Spotlight : des vérités qui continuent d’effrayer

Et si le scandale de la pédophilie n’était que l’une des réalités auxquelles l’Eglise se doit de faire face avec lucidité et courage ? 


Le film Spotlight s’est vu couronner, le 28 février, comme meilleur film de l’année par le jury des Oscar à Los Angeles. Distinction méritée pour un récit parfaitement maîtrisé qui, comme on le sait, retrace l’enquête menée au début des années 2000 par la cellule d’investigation du quotidien américain Boston Globe, concernant les agissements de prêtres pédophiles. Un scandale qui, par son ampleur – 243 condamnations de prêtres et religieux – allait acculer le diocèse de Boston à la faillite et déferler comme un tsunami sur l’Eglise catholique, partout à travers le monde, entrainant dans son sillage des dénonciations massives en Irlande, Allemagne, Autriche, Belgique et Pays-Bas notamment.

Assurément Spotlight fait œuvre de justice et de réhabilitation pour toutes les victimes de la pédophilie au sein de l’Eglise catholique. Et l’on ne peut que se réjouir de l’accueilreçu au Vatican même et ailleurs, par la sortie mondiale du film. «Le film convainc par sa trame. Et n’est pas un film anticatholique» écrivait au lendemain de la remise des Oscar, Lucetta Scaraffia, éditoraliste de l’Osservatore Romano. Quelques jours plus tôt, Mgr Charles Scicluna, aujourd’hui évêque de La Valette (Malte) ancien responsable du dossier des prêtres pédophiles au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, déclarait au quotidien italien la Repubblica : «Ce film, tous les évêques et les cardinaux, surtout les responsables des âmes, devraient le voir, parce qu’ils doivent comprendre que c’est la dénonciation qui sauvera l’Eglise, et pas l’omerta». On ne saurait être plus clair.

Lire la suite de l’article de René Poujol sur son site