Colloque Demain l’Église
3 et 4 février 2023
Salle Dumont
45, rue de la Glacière, Paris XIII
Colloque :
Demain l’Église ?
Témoigner de l’Évangile dans une culture nouvelle
L’époque demande une nouvelle inculturation.
Les « abus sexuels » ont dévoilé la crise systémique affectant une Église catholique qui, selon Vatican II, « est un tout visible, à la fois société organisée hiérarchiquement et corps mystique, une seule réalité complexe » (Lumen Gentium 8). On ne saurait donc attribuer cette crise aux seules défaillances, morales ou doctrinales, de ses membres, car elle n’est pas une somme de personnes. Comme corps social, elle n’échappe pas au fait que « nous ne vivons pas dans une époque de changements, mais dans un changement d’époque » (Pape François). Ce qui demande d’elle de réviser à la fois son mode de gouvernement et la présentation de son message, non pour « se conformer à ce monde-ci » (s. Paul), mais pour être entendue. En Occident, ces deux révisions simultanées sont particulièrement requises, car l’inculturation n’est plus l’apanage des jeunes Églises seulement.
S’agissant du message, on constate une rupture considérable dans sa transmission aux jeunes générations. Ce que l’Évangile nous dit de Dieu et de l’être humain les atteint difficilement, car ce message leur parvient dans des formes et des langages hérités de cultures devenues plus ou moins étrangères. A titre d’exemples, deux études de cas seront proposées : le discours catholique sur la sexualité et sur le statut des femmes. Dans les discernements requis, les intellectuels chrétiens ont leur part à prendre.
S’agissant du gouvernement de l’Église, l’ecclésiologie courante a dévoilé ses faiblesses. Tous les pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) y sont concentrés dans les seules mains d’une hiérarchie qui n’a de comptes à rendre à personne. « Autoréférentielle » selon le pape François, elle se soucie peu de la manière dont elle exerce son autorité souvent sur un mode universel, peu adapté à la diversité culturelle d’une Église désormais mondiale. Pour continuer la mise à jour de cette figure de l’Église, déjà commencée par Jean XXIII et Vatican II, le pape François espère beaucoup de la synodalité, étendue aux paroisses et aux diocèses, et aussi aux Églises régionales et au Saint-Siège. L’enjeu est de rendre ce gouvernement plus fidèle à l’Évangile, plus consonant à bien des valeurs de notre culture et plus critique vis-à-vis de ses déficiences.
Une telle réforme, évangélique de bout en bout, revêt un caractère systémique. Dès lors, une comparaison avec la manière dont d’autres sociétés complexes résolvent des défis de ce type pourra être éclairante. Il sera précieux également de se référer à la manière dont ont été résolues, dans le passé, des crises ecclésiologiques d’une même ampleur
Le colloque a été enregistré et mis en ligne sur notre chaîne Youtube.
La dernière intervention a fait l’objet d’une synthèse par M. Benoît Pellistrandi, historien et secrétaire de l’Observatoire Foi et Culture, que vous pouvez lire ici.
Les actes du colloque seront prochainement publiés.