[COMPTE-RENDU] Découvrez ou redécouvrez le débat consacré aux « Radicalités religieuses »
Le 21 mars dernier Laurent Lemoine, Pierre-Louis Choquet et Gaultier Bès débattaient des radicalités religieuses aux côtés de Confrontations. Nous vous proposons ici de réécouter ci-dessous ce débat passionnant.
Les intervenants du débat
Gaultier Bès est agrégé de lettres modernes. Il est co-fondateur de la revue Limites, et auteur de Radicalisons-nous ! La politique par la racine (Paris, Éditions Première Partie, 2017).
Pierre-Louis Choquet est doctorant en géographie à l’Université d’Oxford. Il est co-auteur de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien (L’Atelier, 2017).
Résumé du débat
Laurent Lemoine présente les orateurs des radicalités contemporaines, dans le cadre chrétien. Il sera question ici de racines et non de radicalité au sens extrémiste du terme, cette radicalité extrémiste allant souvent de pair avec une vision superficielle et approximative du religieux.
Pierre Louis Choquet, doctorant à Oxford vient de publier Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien. Il s’appuie ici sur la distinction développée par Maritain entre « l’engagement en chrétien » et « l’engagement en tant que chrétien ». L’engagement « en chrétien » implique une discrétion profane la vie professionnelle et sociale : rien n’est explicite ni affiché. L’engagement « en tant que chrétien » est une attitude qui convoque l’entité ecclésiale et l’Evangile explicitement. La radicalité ne peut s’exercer dans le cas premier, car l’objectif d’un consensus social normatif s’y oppose. Cependant même implicite, dans une société régie par les réseaux sociaux l’appartenance chrétienne doit être assumée.
Gaultier Bès est auteur de Radicalisons nous, la politique par la racine. Il voit dans le radical la racine au sens d’enracinement, au sens végétal, nourricier en profondeur. La société superficielle actuelle appelle une réaction profonde, un renouvellement fondé sur une vie alternative de partage, de gratuité, vivre la décroissance matérielle pour une croissance spirituelle. A travers ces propositions s’exprime une double réflexion sur la possibilité et les modalités de la radicalité chrétienne d’aujourd’hui dans un espace public majoritairement agnostique et indifférent, voire hostile.