Le sacré a été maintes fois travaillé mais son invocation revient aujourd’hui avec force, qu’il s’agisse de la cathédrale Notre-Dame ou du débat sur la fin de vie. Le discours sur le sacré renvoie aussi bien au domaine religieux qu’aux beaux-arts (la musique, la peinture) qu’à la personne humaine ou à la société pour aller jusqu’à l’évocation d’une transcendance dont notre monde aurait – dit-on – besoin. Le premier constat est donc celui de la multiplicité des sens de ce concept et des acteurs qui le mettent en œuvre.
Or le discours biblique pose une limite au sacré où il voit une résurgence des idoles plus qu’une ressource pour vivre. Plus récemment, toute une philosophie s’est construite autour de l’idée que le sacré est un sous-produit de la violence meurtrière des humains. C’est donc avec grande prudence, en cherchant surtout à donner des clés de lecture opératoires, que nous aborderons ce thème, en donnant, plus que des réponses, des coups de projecteurs dans trois directions : la société, l’individu et le discours.
La société a-t-elle « besoin » de sacré ? S’oriente-t-elle au contraire inexorablement vers une émancipation vis à vis du sacré, un « désenchantement du monde » comme le dit Max Weber ? Ou faut-il constater un « réenchantement du monde » et comment le comprendre.
Face à ce postulat faut-il au contraire rappeler que l’être humain est appelé à aller « du sacré au saint » comme le dit Emmanuel Levinas et avec lui toute la tradition biblique ?
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